Voyance : le nirvana des escrocs
La multiplication des cabinets de voyance “bidon” ne présage rien de bon quant à l’avenir de la profession des arts divinatoires, d’autant plus que la majorité de ces cabinets sont dirigés par des individus dénués de scrupules, faisant commerce de la détresse humaine qui peut rapporter gros.
La recrudescence des escroqueries à la voyance au sein de certains cabinets audiotels devient extrêmement préoccupante. D’autant que la pratique des arts divinatoires ne fait toujours pas l’objet d’une réglementation. Ainsi, n’importe qui peut se prétendre voyant, médium ou marabout. Et ce même n’importe qui peut faire n’importe quoi de ses “clients-victimes”, du moment qu’il est en règle avec le fisc et l’URSSAF.
Du coup, de nombreuses personnes sont victimes au quotidien des méfaits d’un grand nombre de marabouts usurpateurs, de spécialistes en travaux occultes qui vendent du vent, ou encore de pseudos voyants qui s’autoproclament experts, conseillers ou psychothérapeutes. Et que dire de la prolifération des cabinets audiotels, véritables usines à fric, qui « emploient » des individus sans états d’âme dont les compétences en matière de voyance sont d’une nullité affligeante. Ou qui, à l’inverse, exploitent sans vergogne des voyantes et des voyants qui pensaient œuvrer dans un esprit altruiste. La majorité de ces cabinets profite de moyens financiers importants pour attirer le client. Le problème est que ces mêmes cabinets ont l’art et la manière de fidéliser ledit client jusqu’à le rendre dépendant, un peu comme les sectes. C’est ainsi que des personnes particulièrement fragiles ont été délestées de dizaines de milliers d’euros pour rien. Ces personnes, malades, âgées ou isolées doivent alors faire face à des problèmes financiers en sus des autres écueils de la vie. Car il faut bien le dire, la plupart des “voyants” qui interviennent au sein de ces cabinets audiotels ne voient ni ne ressentent rien. Tout juste savent-ils faire preuve d’un semblant de psychologie. Mais qui peut reprocher à un chômeur de vouloir travailler et gagner sa vie? Personne. Notre civilisation est bien plus barbare qu’elle ne veut le faire croire, et dans la jungle humaine, le malheur des uns permet aux autres de survivre. Et du haut de leur promontoire les vrais prédateurs, les responsables de ces cabinets, se délectent de cet argent salement gagné.
Aux yeux de certains “prétendus professionnels”, la voyance ne représente plus cet art millénaire, ce don utile et indispensable pour aider, éclairer, réconforter ses semblables. Ils ont souillé cet art pour en faire un véritable commerce de la détresse humaine. Dès lors la voyance est devenue un vivier rentable pour les spécialistes de la manipulation mentale et de l’exploitation des personnes fragiles et vulnérables. Pour eux, plumer une personne en souffrance est devenu une activité lucrative et un plus pour atteindre le nirvana des escrocs.
Il y a de bons, de très bons voyants, médiums et astrologues. Et leur rôle social est indéniable. Il est triste de constater que seule une poignée d’entre eux ose élever la voix pour dénoncer ces dérives constantes. Tous les autres demeurent désespérément silencieux, préférant la technique de l’autruche à l’implication. Nul ne peut les blâmer, cependant ils seront les premiers à hurler au scandale lorsque les escroqueries auront été si nombreuses et importantes que la pratique des arts divinatoires sera purement et simplement interdite. Car à trop tirer sur l’élastique, il finit par lâcher. Tolérée par l’Etat car indispensable à beaucoup de nos concitoyens, la pratique des arts divinatoires est appelée à disparaître si les praticiens ne se donnent pas les moyens de ramener la balance du coté lumineux. Seule la solidarité entre voyants, astrologues, médiums, peut redonner confiance aux clients.
Nous rappelons que la consultation d’un voyant une voire deux fois par an est amplement suffisante. Par conséquent nous recommandons aux consommateurs qui font appel aux services audiotels de ne pas consulter plusieurs voyants et ce, quelle que soit l’insistance ou les encouragements de la personne qui travaille sur le site en cause. Bien entendu chacun est libre de dépenser son argent comme il veut. Le dépenser à bon escient et surtout pour un service véritablement rendu c’est encore mieux. Et c’est parfait quand on fait en sorte de conserver son libre arbitre.
Enfin, les honoraires élevés demandés voire exigés par certains praticiens, qu’ils soient connus ou méconnus, nous paraissent exagérés voire, pour quelques uns d’entre eux (elles), inversement proportionnels à leur compétence. Quant à celles et ceux qui encouragent les clients à revenir en consultation afin de faire le point, ils ne sont rien d’autres que des margoulins dénués de toute morale.
Rappelons enfin qu’une consultation de voyance ou d’astrologie doit être rémunérée à sa juste valeur. Menée dans le respect du consultant, de son intégrité psychique, elle ne devrait faire l’objet d’aucune contestation par le client dès l’instant qu’elle est le résultat d’une démarche librement consentie et non d’une suggestion ou d’un ordre. Il appartient donc au professionnel rigoureux de ne pas profiter de son ascendant pour imposer aux personnes fragiles des consultations régulières, en cabinet ou par téléphone. Car c’est là que commence le commerce de la dépendance, susceptible de conduire les esprits faibles aux pires extrémités.