Le monde de la voyance , l’INAD lance l’alerte
Face à la prolifération de faux voyants, de pratiques frauduleuses et à l’inaction générale, l’INAD tire la sonnette d’alarme.
Il ne s’agit plus de réguler un marché, mais de protéger des personnes et de sauver une profession menacée par les abus. Le monde de la voyance traverse une crise profonde, que peu osent regarder en face. Derrière une croissance numérique fulgurante, des pratiques douteuses se répandent : voyants autoproclamés, plateformes sans contrôle, discours anxiogènes amplifiés sur les réseaux sociaux. Pendant que l’image se modernise, les abus, eux, se professionnalisent. Tout le monde sait. Et presque tout le monde se tait. Les rares voix qui s’élèvent , praticiens sérieux, engagés , sont couvertes par le vacarme des charlatans, des vendeurs de miracles, des marchands de promesses illusoires. On exploite la détresse , la solitude, la misère. Et cela devient presque banal.
Sur le terrain, les conséquences sont graves. Des personnes vulnérables se font piéger par des vendeurs de « travaux occultes » soi-disant garantis, pour des milliers, voire des centaines de milliers d’euros. Ruinées, isolées, elles se murent dans le silence, espérant oublier. Mais ce silence, aussi humain soit-il, protège les imposteurs. Ce qui nous alarme, c’est que ces dérives ne choquent plus. Le scandale devient normal. L’inaction, elle, s’installe. Même les praticiens honnêtes préfèrent souvent rester en retrait, par peur ou lassitude. Mais leur silence, au final, permet aux abus de s’installer. Soyons clairs : nous ne remettons pas en cause la croyance, ni le droit de consulter. Ce que nous dénonçons, c’est un système qui prospère sur la fragilité humaine, maquillé en spiritualité, et porté par l’impunité.
L’INAD mène ce combat depuis des années, avec des moyens limités, souvent sans soutien. Mais sans relais ni appui concret, nous ne pourrons pas continuer indéfiniment. Nous le disons sans détour : si rien ne change, l’INAD finira par se retirer. Et il faudra alors accepter que les “faiseurs de miracles” et les marchands d’illusions occupent seuls le terrain. Peut-être que d’autres, plus soutenus, reprendront un jour le flambeau. Mais en attendant, il ne restera plus personne pour défendre ce métier avec sérieux. Les institutions doivent s’emparer du sujet. Les plateformes ont une responsabilité dans les contenus qu’elles hébergent. Les médias ne peuvent plus se contenter d’évoquer les dérives à la marge : ils doivent interroger un phénomène devenu structurel. Quant aux professionnels, il est temps de parler, d’assumer, de défendre ce qui peut encore l’être. Car oui, la voyance a un sens, parfois vital. Elle peut représenter un dernier lien, un dernier espoir pour celui ou celle qui n’a plus d’autre repère. Mais cela exige une pratique sincère, honnête et encadrée.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de réguler un tant soit peu une profession . Il s’agit de protéger les personnes, de sauver la profession, et d’éviter que l’avenir de la voyance ne soit laissé aux plus bruyants , mais aux moins honnêtes.