Les menaces du faux professeur en maraboutage illusoire
Angéla, vivant en Guadeloupe, vient de vivre l’expérience douloureuse d’une arnaque d’un marabout , Monsieur Karamady, faux marabout et véritable arnaqueur. Angéla décide de consulter un médium pour tenter de connaitre son avenir et notamment pour résoudre un problème d’escroquerie lié à un terrain. Comme pour tout un chacun, des périodes de doute et d’incertitude nous conduisent vers des professionnels de la voyance. Le souhait de savoir ce qui va se passer permet d’appréhender ainsi l’avenir de façon plus sereine. Il s’agit de se rassurer et d’obtenir des informations plus précises quant au devenir. Angéla va régler cette première consultation cinquante euros en espèces.
Durant la séance, le pseudo voyant et faux marabout lui dira que trois personnes l’ont escroquée en pratiquant du vaudou. De fait, ils avaient bloqué toutes les démarches d’Angéla, rendant ainsi son quotidien invivable et difficile à gérer. Le marabout Karamady se positionne comme le sauveur. Il peut débloquer la situation et faire en sorte que les remboursements reviennent rapidement à Angéla. La situation exposée apparaît alors simple, jusqu’au moment où Karamady aborde la question d’un travail à effectuer. Angéla ne se doute pas qu’elle met les pieds dans un engrenage sans fin qui va la plonger dans un profond désarroi. Karamady lui demandera de communiquer les pièces liées à l’affaire d’escroquerie : promesse de vente du terrain, sa photo… Il lui précise qu’elle obtiendra un remboursement rapide des sommes extorquées par ces personnes au sujet du terrain. Pensant qu’elle verrait enfin le bout du tunnel et que son problème serait réglé une bonne fois pour toutes, elle règle la somme demandée, toujours en espèces. Ce sont les exigences du marabout. La cliente n’a pas d’autre choix que de s’y plier. La manipulation est enclenchée, le marabout va opérer en se montrant de plus en plus menaçant et en augmentant ses tarifs.
Le soir, le voyant l’appelle pour lui signifier que c’est insuffisant. Il faut régler 2500 euros, voire même 10.000 pour venir à bout de cette situation qui est plus complexe qu’elle n’y parait. Angéla ne possède pas forcément cet argent et Karamady ne s’en soucie absolument pas. Elle lui explique que c’est trop pour elle. Elle ne peut honorer cette demande inattendue et tellement surréaliste. C’est alors que Karamady se ravise et réajuste le montant. Ce sera 1700 euros pour lundi.
Angéla comprend que les exigences de ce marabout dépassent l’entendement. Elle se ravise et veut tout arrêter. Elle réclame alors le remboursement des 840 euros versés. Pour l’intimider, le marabout lui précise qu’il ne pas stopper le travail, sinon un grand malheur va s’abattre sur elle. Tout travail entamé doit selon lui, être mené à terme faute de quoi, le pire est à prévoir.
Le marabout réajuste son prix et exige 1000 euros à verser lundi. Il va devoir entamer, dès dimanche, un travail avec un rituel de bougies. Il l’appelle en pleine nuit, venant la terroriser durant son sommeil. Elle acquiesce sous la terreur. Puis, lorsqu’elle reprend ses esprits la journée, elle comprend que 1840 euros reprennent une somme trop importante. Et comment expliquer que ce marabout exige des montants qui varient d’heures en heures. Il se montre davantage comme un affairiste et arnaqueur. A aucun moment, Angéla n’a pu croire qu’il était réellement médium mais sa façon d’agir l’a totalement imbriquée dans l’engrenage du charlatan. Son travail est rodé, il sait qu’il a face à lui des personnes affaiblies, en quête d’aide et de soutien. Réclamer prés de 1840 euros en trois jours, sans se soucier des ressources de sa cliente revient à faire preuve de mercantilisme mais surtout de malveillance et d’escroquerie.
Angéla est en arrêt maladie et se retrouve dans une situation de détresse financière. Elle a mis fin à ses échanges avec le marabout indélicat . D’ailleurs, elle souhaite prendre de la distance avec le monde de l’occulte. Aujourd’hui, elle témoigne et partage sa triste expérience en prenant conseil auprès de l’Inad.
BETTINA