La publicité mensongère

La publicité mensongère*

Comment distinguer le vrai du faux. Depuis 1973, la publicité mensongère est interdite et pénalement sanctionnée. Mais quelques règles de bon sens suffisent à ne pas tomber dans le piège. Les annonces publicitaires de voyants, astrologues, devins, mais aussi de guérisseurs et de vendeurs de produits miracles sont devenues monnaie courante, tant dans la presse spécialisée que dans les publications généralistes. Faire de la publicité, entendu comme le fait de diffuser un message pour promouvoir un produit ou un service qui entre dans le cadre d’une activité commerciale, est une nécessité dictée par les règles de la concurrence. Celle-ci permet à l’annonceur de se faire connaître et de se démarquer de ses concurrents, en mettant en avant son originalité et ses atouts.

Mais si la publicité est une nécessité, elle ne saurait être, pour autant, sans limites. Une règle élémentaire veut que le message diffusé soit vrai. La loi réprime donc toute publicité mensongère.

Connaître la déontologie

En effet, aux termes de l’article L.121-1 du code de la consommation (loi du 27 décembre 1973), “est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur”.

De par la nature des activités dont il est fait la promotion, les annonces en matière d’astrologie et de médecine parallèle sont particulièrement vulnérables à cette incrimination. Mais on ne saurait interdire pour ce seul motif toutes les publicités de ce type. Le problème tient plus à ce que les termes de certaines publicités exploitent la crédulité des lecteurs, mais encore leur situation financière difficile, leur désarroi, leur problèmes familiaux et de santé. Certaines de ces pratiques frauduleuses tombent sous le coup de l’escroquerie.

Mais la publicité mensongère est en tant que telle répréhensible: c’est un délit, puni de peines maximales de 2 ans d’emprisonnement et de 250000 francs d’amende, L’originalité de la répression tient à ce que peuvent être poursuivis non seulement l’annonceur, mais encore le publicitaire et même le directeur de publication du journal dans lequel paraît la publicité. Celui-ci a donc une première responsabilité et doit sélectionner les demandes de parution par l’intermédiaire de quelques règles de déontologie.

Sobriété ou sensationnalisme de la publicité

Par exemple, en demandant des justifications sur les témoignages qui souvent agrémentent les annonces de voyants et de guérisseurs, ou encore sur l’expérience professionnelle alléguée. En dehors de ce filtre imparfait, reste à poser quelques règles de bon sens à usage du destinataire de la publicité, c’est-à-dire le lecteur.

Les termes d’une publicité grossièrement mensongère suffisent bien souvent à jeter le doute quant à la véracité du message et aux compétences de l’annonceur.

On retiendra à titre d’exemple deux pratiques douteuses dont il faut se méfier:

  • le fait que la publicité s’adresse directement à certaines catégories de personnes, particulièrement vulnérables (malades, au chômage. dans une situation sentimentale difficile).

  • L’annonce retentissante qui garantit grâce à des méthodes miracles la réalisation certaine d’événements (gain mirobolant au jeu, guérison totale en quelques jours d’une grave maladie, succès éclair tant en amour qu’au travail).

En fin de compte, le meilleur conseil à donner au lecteur est de préférer la sobriété d’une annonce au sensationnalisme.

Harald W. Renout Diplômé d’études approfondies en droit pénal et politique criminelle

  • Article publié dans INAD consommateurs
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