L'écriture automatique

Il est incontestable que le phénomène de l’ »écriture automatique », ou écriture directe, est resté l’un des plus passionnants du monde de la parapsychologie et du paranormal.

L’ “écriture automatique” demeure, comme on le sait, l’un des moyens les plus utilisés pour correspondre avec l’au-delà, son but ayant toujours été de prouver l’existence » d’une sorte de communication intelligente entre les vivants et les morts, et cela depuis les travaux d’Allan Kardec qui, en France, est considéré comme le fondateur du spiritisme.

L’origine du phénomène.

Mais il est aussi à rappeler que l’origine de l’écriture automatique remonte à Frédérick Myers, un érudit qui croyait passionnément à une autre vie après la mort et qui s’engagea a établir un système de communication entre le monde des vivants et l’au-delà.

En une trentaine d’années, cet homme aurait dicté plus de 2.000 messages d’outre tombe à différents médiums, mais d’une telle complexité propre non seulement à dérouter les septiques, mais à apporter surtout un cachet d’authenticité parmi toutes les tentatives spirites déjà utilisées. Pris isolément, il semblait que chaque fragment de message, certains transmis en grec ou en latin, étaient dépourvus de toute signification mais lorsqu’on les ajusta à d’autres fragments dictés aux quatre coins de la planète, le sens général du message apparut. Et les travaux entrepris apportèrent la conclusion que Myers se présentait bien comme l’émetteur des messages enregistrés par les différents médiums. Ces derniers étant classés parmi les meilleurs que Myers aient connus de son vivant tant pour leurs qualités d’intelligence que pour leurs dons en écriture automatique. Aujourd’hui encore les décryptages de ces messages nécessitent de longs travaux de recherche et il est certain que des résultats restent encore à venir.

Xénoglossie et télémnésie automatique en plusieurs langues, comme William. S. King, dont l’ourdou, le grec et l’hébreu, langues qu’il n’a jamais étudiées.

Cette connaissance d’une langue non apprise porte le nom de « Xénéglossie », mais on pourrait aussi parler de « Clairvoyance télépathique « ou de « télémnésie » qui suppose un médium capable de capter des connaissance linguistiques d’une personne de son entourage ou même fort éloignée. Ces hypothèses sont assez audacieuses mais il importe surtout, dans l’étude présente, de mettre en jeu l’intervention d’esprits désincarnés soit, encore, par la « psychographie « ou la « pneumographie », cette dernière étant une écriture directe obtenue sans le secours de la main ni du crayon. Il suffit de placer une feuille de papier blanc, pliée, dans le tiroir d’un meuble et au bout d’un certain temps on pourra trouver le papier couvert de mots et de phrases tracés soit au crayon soit à l’encre. Le fait est très rare, cependant il existe.

Ce qui est déroutant c’est le sens souvent énigmatique de ces messages, mais il en existe aussi de très clairs.

En quoi consiste ce phénomène?

Si le lecteur tient à tenter l’expérience, il devra tout d’abord trouver un endroit calme et tranquille, particulièrement protégé des bruits extérieurs et téléphones débranchés, bien entendu. Vous vous asseyez à une table le plus confortablement possible, en évitant les lumières vives, une lumière douce est en effet préférable. Munissez-vous de plusieurs pages blanches, d’un stylo ou d’un crayon et recueillez-vous un instant en adressant une évocation à Dieu, comme le préconisait Allan Kardec. Peu importe la prière, les mots doivent venir du coeur pour demander à Dieu qu’il permette à un bon esprit d’entrer en relation avec vous. Il faudra aussi demander une assistance de votre » ange gardien » afin qu’il puisse écarter les mauvais esprits qui pourraient intervenir dans le contact qui va s’établir.

Prenez votre crayon, posez délicatement la pointe sur une feuille de papier, restez détendu, respirez calmement et évitez de penser à vos soucis quotidiens. Au bout d’un moment vous constaterez qu’une sorte d’énergie vivifiante est en train de vous pénétrer. Dés ce moment ne commettez surtout pas l’erreur de chercher à communiquer avec un esprit de votre choix, parents ou ami, celui-ci ne se trouvant pas toujours dans les meilleures conditions pour communiquer avec vous. Il faut aussi permettre à d’autres esprits de se manifester.

Même si, au début, vous n’obtenez pas de résultats, ne vous découragez pas, cela peut durer des heures. Ayez conscience que vous prenez contact avec un monde différent qui n’a absolument rien de commun avec le notre. Le temps lui-même est différent. Il faut donc être patient, ne rien précipiter. Renouvelez l’expérience tous les jours, une quinzaine de minutes suffisent.

Et puis cela se produit.

A ce moment, vous ressentez comme un léger tremblement au niveau de la main qui tient le crayon. Les premiers signes vont apparaître sur le papier. Cela peut tout d’abord se présenter sous forme de gribouillis illisibles, de figures incohérentes, et c’est à ce moment que vous pouvez commencer à interroger l’esprit qui cherche à entrer en contact avec vous.

Cette fois encore soyez prudent, ne posez aucune question sur l’au-delà. Si des réponses sont quelquefois données elles ne le sont qu’à de très hauts niveaux expérimentaux, mais c’est très rare. Evitez également les banalités et les inutilités qui ne feraient qu’exaspérer l’esprit lequel, dans ce cas, risquerait de rompre le contact. Vos questions doivent être claires, nettes, simples qu’il s’agisse de vos propres problèmes ou de ceux des personnes de votre entourage: travail, santé, relations amoureuses ou d’ordre moral . Petit à petit vous constaterez que la graphie s’est améliorée au point de devenir identique à la votre. Vous constaterez aussi que chaque personnalité de l’au-delà conserve son identité propre, quelle que soit la personne dans laquelle elle s’est incorporée: nature des réponses, façon de s’exprimer, clichés verbaux, style du texte obtenu. C’est à dire la nature intime de chaque personnalité.

Quand la parapsychologie moderne intervient

Des questions ont été posées: s’agit-il de messages provenant d’esprits désincarnés ou simplement de refoulements du subconscient de la personne qui écrit? Dans le 2ème cas, qui touche évidemment les septiques, il se pourrait que le praticien s’imagine entrer en relation avec un être disparu pour devenir victime d’une autosuggestion .Je ne rejetterai pas cette possibilité ayant eu moi même l’occasion d’étudier le fondement de l’écriture directe mais je puis assurer aussi qu’il en est d’authentiques que la science actuelle ne peut contester.

Il suffit tout d’abord de comparer le texte provenant d’une personne décédée avec d’autres ayant été écrits de son vivant. Aujourd’hui l’ordinateur nous apporte une certitude scientifique de la survivance de l’esprit après la mort physique en établissant un principe d’identité entre plusieurs textes écrits par la même personne, les empreintes mentales jouant un très grand rôle dans ce procédé graphologique. Il en est de même pour les signatures.

On peut citer à ce propos, l’exactitude des résultats obtenus au sujet des oeuvres de Shakespeare (ou du moins signées Shakespeare) qui n’ont pu être écrites par Lord Bacon, comme certains l’ont supposé et même affirmé, de même au sujet des curieux messages d’Oscar Wilde, non seulement avec des circonstances de sa vie totalement ignorées des médiums, mais aussi par l’identité de la mentalité et du style. Dans ces deux cas les identités mentales sont bien confirmées.

Et si nous parlions de la planchette Oui-ja ?

La planchette oui-ja est souvent utilisée dans l’écriture automatique. Le procédé est très simple. Sur cette planchette, montée sur roulettes, on pose la main, un crayon étant fixé à son bout. Celui-ci est placé sur une feuille de papier comportant les lettres de l’alphabet ainsi que les chiffres de O à 9. Dés que la planchette se met à glisser sur la feuille imprimée, le crayon, lettre après lettre, forme des mots, des chiffres, des dates de naissances ou autres et les messages sont ainsi formés.

Incroyable mais vrai

On cite quelques faits exceptionnels avec l’esprit de Patience Worth qui, en juin 1913, se manifesta chez Mr. et Mrs John Curran, à Saint Louis aux Etats Unis. Cette personne disait avoir vécu en Angleterre au XVIIème siècle. Elle a dicté à Mme Curran une série de romans historiques et des poèmes de 60.000 mots en dialecte anglo-saxon du XVIIème siècle, et un ouvrage, encore, de 222 pages en seulement 35 heures. Si bien que Mme Curran et sa secrétaire n’arrivaient pas toujours à suivre la dictée quand elle devenait trop précipitée. Et quand un feuillet était mal rédigé, Patience Worth le redictait à nouveau. Cela a duré de 1912 à 1937. A signaler que Mr Curran avait quitté l’école à l’âge de 14 ans et que son savoir, historique et littéraire, était loin d’être satisfaisant. Alors comment cette date aurait-elle pu écrire des ouvrages avec des personnages aux caractères tracés avec une réelle puissance et une connaissance parfaite de la langue anglo-saxonne du XVIIIème siècle? Doit-on admettre qu’elle écrivait directement, la main guidée par l’esprit de la morte?

La même question se pose au sujet de Géraldine Cummins, considérée comme l’un des écrivains spirites les plus célèbres du monde. A son actif, une quinzaine de livres dictés depuis l’au-delà. lors d’une séance publique qui est restée mémorable dans l’histoire de la médiumnité ; cette jeune irlandaise a écrit en 65 minutes exactement 1750 mots et le texte a été publié sous le titre de Scripts of Cléophas. On lui connaît un autre ouvrage d’un million de mots, à partir du grec, du latin et de l’hébreu, langues qui lui étaient absolument inconnues

Une autre curiosité est à signaler dans le cas de Géraldine Cummins lorsqu’on nous apprend que le président américain Franklin Roosevelt, mort en 1945, se manifesta un jour de 1948 dans ses écrits pour lui dire qu’une guerre allait éclater 2 ans plus tard en Corée et cela avec les détails les plus impressionnants. Il lui annonçait même que le Général de Gaulle deviendrait président des Français en 1958. Ses écrits toujours conservés sont parmi les plus bouleversants que nous propose l’écriture automatique.

Parmi les cas les plus incroyables, on peut encore citer celui de Margot William qui, dans l’été 1980, enregistra plus de 4.000 écrits psychiques dictés par plus de 360 esprits désincarnés, de Stella Horroks qui a enregistré des messages provenant de défunts célèbres, tels le président John F. Kennedy, la star de cinéma David Niven et l’homme politique lord Louis Mountbatten.

On pourrait aussi rappeler l’extraordinaire intervention de Thomas P. James, ce jeune homme à l’instruction rudimentaire qui déclara un jour se trouver sous l’emprise de l’esprit de Charles Dickens, prétextant pouvoir écrire la seconde partie du « Mystère d’Enwin Drood », un roman que Dickens n’avait pu achever de son vivant. A-t-il vraiment écrit sous la dicté de Dickens ? Toujours est-il que la seconde partie de l’ouvrage parut au mois de novembre 1873 et à l’ébahissement de tous, elle se trouvait absolument conforme au génie de Dickens. Le pastiche était d’une perfection absolue. Chose curieuse encore, le jeune James ne manifesta plus aucun talent littéraire. Après cette oeuvre il mourut et tout le monde l’oublia. Le plus incroyable dans cette histoire c’est que de son vivant le célèbre auteur d’ »Olivier Twist » déclarait avoir réalisé les ¾ de son oeuvre par les moyens de « l’art automatique ». Et nous retrouvons les mêmes affirmations chez Marie Shelley, l’auteur de « Frankenstein » et Stevenson, le père du célèbre « Docteur Jekyll et Mister Hyde. D’autres auteurs en renom ont fait les mêmes déclarations

On peut aussi parler des musiciens…

D’importantes oeuvres musicales et picturales ont aussi été dicté à des artistes ayant participé à « l’art automatique », comme Clifford Emtickmak qui déclare ouvertement avoir écrit de cette façon « Au-delà du Voile » un oratorio inspiré par Haendel, le génial compositeur du Messie.

On peut encore citer les célèbres chefs d’orchestre Léonard Bernstein, Richard Bennett et Von Karajan de même que le célèbre concertiste Hephzibah Menuhin, qui se déclaraient fortement impressionnés par ces oeuvres de l’au-delà auxquelles eux mêmes n’apportaient aucun explication terrestre.

… et aussi des peintres.

De nombreux peintres actuels prétendent avoir réalisés leurs toiles sous les inspirations et les dictées de Modigliani, de Dürer, de Renoir, de Toulouse-Lautrec, de Van Gogh, toiles toutes exécutées entre trois ou quatre minutes, guère plus.

L’un des plus en vue est certainement le brésilien Luiz Gasparetto qui, à l’état normal, est incapable d’esquisser le moindre croquis. Lorsqu’il est devant sa toile, l’œuvre est toujours d’un premier jet sans retouche ni correction. Ces tableaux pourraient être signés Renoir ou Modigliani que personne n’en verrait la différence. Style, couleurs et graphisme sont exactement les mêmes. Même un expert s’y tromperait. L’expérience a été faite. Mais Gasparetto ne profite pas de ce don, car ses tableaux ont toujours été vendus au bénéfice d’œuvres de charité.

Automatisme moteur ? Créativité psycho sexuelle refoulée ?

Certes, ces questions nous viennent à l’esprit mais nous pouvons aussi penser que ces œuvres pourraient aussi appartenir à une « connaissance universelle », cet immense réservoir de pensées qui, selon certains chercheurs, existerait dans l’univers et dans lequel iraient puiser innocemment quelques rares esprits possédant des sensibilités extrêmes et des talents de médiumnité complètement ignorés.

Cette hypothèse est séduisante mais nullement applicable et on le comprend, dans les rapports qui existent entre le monde des vivants et celui des morts, surtout lorsque nous considérons le phénomène de l’écriture automatique qui nous met en contact avec des personnes décédées. Le lien est direct et n’emprunte nullement à cette « connaissance universelle » dont je viens de parler.

Un manuscrit perdu et retrouvé

L’exemple qui suit, même s’il ne fait pas intervenir un quelconque système de graphologie entre un vivant et un mort, n’en prouve pas moins la survivance de l’esprit dans l’au-delà. C’est celui de Dante, l’auteur de la « Divine Comédie », ouvrage considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature universelle.

Lorsqu’il mourut en 1321, ses deux fils, Jacopo et Pietro, réalisèrent que le manuscrit de la « Comédia » était inachevé. Ils fouillèrent la maison à la recherche des pages manquantes, compulsèrent tous les écrits de leur père, mais en vain, le manuscrit restait introuvable.

C’est alors qu’à quelque temps de là, Jacopo eut une étrange vision : celle de son père et son père lui parlait comme s’il était vivant. A la question posée par son fils et lui ayant assuré que son œuvre était achevée, Dante indiqua l’endroit où se trouvait la suite du manuscrit. Les deux frères le découvrirent en effet dans une petite ouverture pratiquée dans un mur de la salle principale et déjà recouverte de moisissure. Et c’est ainsi, grâce à cette intervention depuis l’au-delà et sans le secours de l’écriture directe, que la « Divine Comédie » nous est parvenue dans son intégralité.

RICHARD BESSIERE

Richard Bessière connu du grand public pour ses nombreux ouvrages et ses grandes odysées historiques, est aussi un parapsychologue versé dans l’étude des phénomènes paranormaux et post mortem.

Il a été pendant 17 ans directeur technique du CRESPI (Centre de Recherches et d’Etudes Scientifiques des Phénomènes Inexpliqués). Possédant une note à l’Académie des Sciences pour l’un de ses ouvrages, Richard Bessière a fréquenté les plus grands noms de la science contemporaine et il est considéré comme l’un des chercheurs actuels les plus sérieux et les suivis. Il nous propose aujourd’hui une étude personnelle sur l’Ecriture directe.

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